Editorial
par Pierre Buisson, Dr Vétérinaire et Président d'Ingenium animalis
A l’occasion des vœux, et en dépit d’un environnement toujours plus incertain, je souhaite partager avec vous quelques-unes des convictions qui animent Ingenium animalis et qui sous-tendront nos actions en 2024 :
C’est par la maîtrise de la donnée que nous nous préparerons au mieux face aux menaces qui se multiplient.
Alors qu’un ours polaire vient de mourir en Alaska de la grippe aviaire, précisant à nouveau les risques zoonotiques auxquels nous allons être confrontés, nous restons convaincus que la maîtrise de la donnée est au cœur des solutions futures. En particulier, la cartographie est l’un des leviers de connaissance intime des populations animales qui doit permettre d’éclairer la décision publique – aussi bien au plan national qu’au niveau des collectivités.
En matière de donnée animale, l’identification est un socle puissant sans lequel nous n’aurons pas de réelle capacité à agir.
De nombreuses voix s’élèvent en faveur d’une épidémiosurveillance à mettre en place pour les animaux de compagnie, et plusieurs initiatives ou pilotes voient progressivement le jour en Europe. Si l’utilisation de l’Intelligence Artificielle donne une puissance d’analyse et prédictive inédite – notamment en termes de volumétrie, il nous semble incontournable de connecter les futurs modèles d’analyse de la donnée à l’identification des animaux. Seuls de tels modèles permettront en effet à terme d’envisager une capacité d’action fine et localisée, et d’apporter de la valeur.
Le modèle de traçabilité français, unique en Europe et qui a fait ses preuves, doit inspirer l’UE.
Alors que l’Union Européenne, au travers d’un récent projet de règlement, semble se saisir de l’enjeu de la traçabilité des animaux de compagnie, nous restons convaincus de la pertinence du modèle français. L’inscription des animaux à vie, dans une base de données unique, propriété de l’Etat et connectée à l’ensemble des acteurs de la filière : puissance publique, vétérinaires, éleveurs, associations… sont en effet les ingrédients du succès du Fichier National I-CAD.
L’interopérabilité avec des bases similaires au sein des autres pays européens, garantirait enfin une traçabilité efficiente à l’échelle de l’UE, gage de lutte contre les trafics et de protection pour les animaux.